Description
Il avait compris que c’était au cœur de l’enfance –où se trament nos peurs et nos joies– qu’il devait retourner. C’était là qu’il retrouverait, dans les failles du temps, les souvenirs perdus le long du chemin, et les mots, les phrases qui leur rendraient un peu de leur éclat, réveilleraient en lui l’écho des jours anciens. Il se mit à la tâche, livré d’abord aux errances, aux tâtonnements, traquant des ombres, courant le pays, perdant et retrouvant ses chemins… On lui racontait des histoires qu’il essayait de relier entre elles. Parfois des lueurs perçaient la nuit, puis s’éteignaient: des bribes de vérités qui s’effritaient dans le vent. Il tirait sur le fil fragile des jours passés, espérant qu’il ne casserait pas. Il tentait de donner à sa vie l’allure d’une histoire, quelque chose qu’on pourrait raconter, une espèce de roman… Heureusement, il y avait Les Clairières!
Raymond Delley a enseigné la littérature française à l’Université de Fribourg. Il a publié une thèse de doctorat sur le roman au XVIIIe siècle. Il est à la retraite depuis peu et, à parts presque égales, il voue son temps à la lecture –Montaigne, Saint- Simon, Stendhal, Léautaud, Jouhandeau, Cingria, Walser–, à la pratique du piano –Bach, Mozart, Schubert–, à la promenade –entre plaine et montagne–, à l’amitié et à l’écriture.