Passions et démesures latines

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Michel Chauvy

Ed. de l’Aire / 315 pages / ISBN 9782881085451

Catégorie : Product ID: 3064

Description

Les latinistes ont vu, au cours de ce dernier demi-siècle, leur discipline d’enseignement contestée successivement dans son hégémonie, sa finalité, et même son existence. Le plus souvent, la mise en balance des littératures grecque et latine aboutit encore aujourd’hui à la promotion de l’aînée et au déclassement de la cadette: c’est que, parmi beaucoup de facteurs, le prestige des passions et des démesures joue un rôle important dans l’éveil des émois littéraires. Des Latins cultivés n’ont du reste pas manqué, avec raison, d’être éblouis les premiers par l’éclat des épopées ou d’être impressionnés par le message des tragédies grecques. Si les plus ambitieux ont formé très tôt le projet d’illustrer ces formes poétiques considérées dès l’Antiquité comme majeures, ce n’est cependant pas dans de tels registres qu’ils se sont exprimés de la façon la plus originale. Les passions ne sont pas pour autant absentes du paysage littéraire de Rome. Elles transparaissent dans des discours, des correspondances, des poèmes, des études philosophiques, morales ou historiques, des romans ou des contes. Exaltantes ou destructives, elles sont sources de tensions et d’outrances, toujours.

Les écrivains latins fous de Dieu ou du néant, d’une femme ou de leur patrie, de leur image ou des «choses humaines», accompagnent depuis longtemps l’auteur de cet ouvrage. Puisqu’ils sont de ceux que l’âge ne cesse de rajeunir, ils méritent à son sens d’être reçus d’une façon fraternelle. Et leurs œuvres, parce qu’elles sont notre mémoire, doivent être accueillies dans le respect de leur juste valeur. Elles sont trop nombreuses pour qu’elles trouvent un espace à leur mesure dans un seul livre. Celui-ci tente de restituer, dans la fidélité aux textes et l’humilité du commentaire, la profondeur des pages de Cicéron, de Lucrèce et de Catulle, quand elles nous disent l’ivresse liées à la maîtrise d’un destin ou qu’elles évoquent le spectre des ombres déchirantes; quand elles nous montrent des élans vers la sérénité freinés par une sensibilité trop vive, ou qu’elles font de nous les témoins d’un dramatique débat du cœur et du corps. Lucrèce et Catulle sont nés après Cicéron et sont morts avant lui. Tous trois ont affronté les tourments d’une même époque: Rome était alors entrée dans les dernières convulsions de la République. Ils lui ont dû, dans leur engagement personnel ou le refus de leur temps, d’avoir traversé les siècles avec une égale force de présence.

Michel Chauvy, né en 1933 à Lausanne, y a fait ses études classiques. Licencié ès-lettres en 1955, il a enseigné, durant les vingt-cinq dernières années de son activité professionnelle au Gymnase de la Cité, la langue et la littérature latines, ainsi que la culture antique. Il a publié, en 1997, une chronique consacrée au Gymnase et intitulée «Adieu à l’Ancienne Académie de Lausanne».

 

Informations complémentaires

Poids 0.770 kg
Dimensions 16 × 24 cm