Description
A la Fortuna comme ailleurs, on aime à caricaturer, on se plaît à mettre des étiquettes sur autrui, pour le rendre plus lisible, pour le cataloguer plus facilement. On se passe des nuances, peu commodes à l’usage. Le monde s’en trouve considérablement moins embrouillé. Par chance, ces étiquettes, attribuées à la hâte, s’avèrent souvent définitives. Gringo un jour, gringo toujours, c’est écrit sur des cheveux trop blonds, sur un iris trop clair, sur une peau trop pâle. Il n’y a pas de mystère, le grand soir attendra, et le prince bleu n’existe pas. Mais peut-être vaut-il mieux reprendre par le commencement:« Elle disait s’appeler Celeste, et c’est sous ce nom, confie-t-on, qu’elle se fit engrosser par le représentant d’une importante multinationale, dans la moiteur d’une nuit estivale, en janvier 1984, peu après l’élection de Raúl Alfonsín à la tête de l’Etat argentin.»
Né en 1979, Reynald Freudiger vit actuellement en Suisse. La Mort du Prince bleu est son premier roman.