Description
Textes rassemblés par Jean-Luc Seylaz
De «Davel» (1923) à «L’Humanisme de Rabelais éclairé par Aristophane» (1953), les six textes ici rassemblés jalonnent trente années de la vie, de la réflexion et de l’enseignement d’André Bonnard. Le citoyen s’interroge sur le sens du sacrifice de Davel et sur la prétendue spécificité de notre neutralité; le professeur sur les raisons d’enseigner (et d’apprendre) aujourd’hui le grec ancien; et l’humaniste sur le théâtre profane de Racine (aboutissement et radicalisation du tragique grec) ou sur les fonctions –satirique et physiologique– du rire chez Aristophane et chez Rabelais.
De ces essais, le plus inattendu –pour les familiers de l’œuvre d’André Bonnard– sera sans doute l’étude consacrée à Victor Bérard et les Cyclopes. André Bonnard n’avait guère le goût de la philologie. Une fois pourtant, il consacra de longues recherches à démonter les incroyables constructions du «philologue» Bérard. Mais Les Navigations d’Ulysse de ce dernier étaient alors à la mode; tout comme l’idée saugrenue qu’on percerait le secret de la poésie homérique en identifiant les lieux qui lui auraient servi de modèles. Il fallait dénoncer l’absence de rigueur de l’entreprise et les aberrations cette critique d’identification.