Description
Un livre militant et déconcertant qui a la saveur des nuits interminables où l’on refait le monde, où entre deux whiskies on rit à gorge déployée pour ne plus entendre la plainte des damnés de la terre. «J’aime les idées. Elles sont ma véritable famille, avec les livres, avec les arbres. On ne peut rien leur reprocher. Elles sont bonnes à manger. Elles saignent sous la gencive. Elles coupent l’illusion de leur éclat de vitre brisée. Elles prennent leurs virages en épingle à cheveux. Elles boxent le cerveau à coups d’uppercuts. Elles le mettent K.-O. au tapis ou dans les cordes. Elles sont comptées à dix sous narcotique. Elles traînent par le licou le troupeau des ânes. Elles vous serrent la corde sur le col. Elles ne vous lâchent que pendu. Elles se tartinent des fards du passé. Elles jouent aux effrontées, aux sales gamines des rues. Elles aiment être violées. Les vieilles idées sont belles comme le bois bronzé des façades. Les jeunes idées bégaient les recommencements. Elles se targuent de brouiller les pistes. Elles ont perdu le nord et le sens de la marche. Elles sont mouillées derrière les oreilles. On les fesse, on les torche, on leur fait risette.»
Gilbert Pingeon est un écrivain progressiste vivant dans la région de Neuchâtel depuis plus d’un demi-siècle. Ancien instituteur, ancien gauchiste, ancien gardien de football, Gilbert Pingeon se passionne pour la politique, pour le cinéma, la danse, le théâtre, mais s’adonne essentiellement à la peinture et à l’écriture. Quand le Mur était debout est son dixième livre.