Description
Ecrire, c’est sauter. Du moins comme Jacques Roman écrit ici. Sauter dans quoi? On sait seulement que le saut est indubitable: il provoque, et lui seul, ce panache de mots qui est sa trace. On sent à chaque fois le risque pris et le mouvement, puis le sol manque déjà… Non, ce n’est pas le vide qui s’ouvre pour la raison qu’on tombe vers le haut autant que vers le bas. D’ailleurs, sauter, c’est risquer, et rien d’autre. L’impression est de s’élancer dans un espace, qui s’épaissit en même temps qu’il aveugle pour résister à l’élan.
Et sa résistance produit l’écriture!
Quoi qu’on fasse, il ne restera que des mots, ou rien. Pourquoi? Parce qu’eux seuls peuvent conjoindre l’existence et l’inexistence dans un mélange dont, en général, on se garde d’analyser la composition. Peut-on le faire? On découvre ici l’agent de ce mélange:c’est l’intime poussé à bout et risqué… (Bernard Noël)
Poète et comédien de renom, Jacques Roman vit à Lausanne. Pour L’Ouvrage de l’insomnie, il a reçu le Prix Edouard-Rod.