Description
Un grand-père ivrogne, une mère-grand qui crie, des enfants cabossés par la vie… et une descendance qui se cherche, une descendance désemparée, qui cherche une issue à un passé fort têtu. L’histoire de Cendre, c’est d’abord cet héritage familial qui conjugue le non-dit et la rupture à tous les temps, à tous les modes, c’est l’histoire d’un microcosme comme il en existe peu, comme il en existe tant, où la vie se mérite à la force du poignet et à la sueur du quotidien. Nulle trace de grâce dans cette configuration, rien que du trivial, du trivial en bouteilles, rien que du labeur pour enjoliver les jours et beaucoup de révolte pour conjurer les morts. Pas étonnant dès lors que, dans cet univers frileux, truffé de peurs et de rêves foutus, le seul langage vraiment admis se décline en proverbes et adages rassurants, autant de formules désuètes qui enserrent le vivant dans des citations familières et le gardent de toute indiscrétion. Le témoignage de Cendre raconte, au fil des rages, cette part d’inhumanité cachée dessous le lit, qui hante toute destinée depuis la nuit des gens, depuis que les parents existent, et c’est en cela que l’âpreté très singulière de son parcours rejoint notre condition de mortels… .
Marianne Claret est née en 1967 et vit en Valais. Après des études à Genève, en Sciences de l’Education, elle se passionne pour la médiation familiale. La parole amputée atteste son intérêt pour la pâte humaine.